Le jardin du Luxembourg, ancien terrain de chasse du jeune Louis XIII

Jardin du Luxembourg - © David Mark Pixabay

Cœur de la rive gauche, havre de verdure emblématique de la vie parisienne

C’est en 1612 que Marie de Médicis acquiert l’hôtel particulier du Comte de Luxembourg. Elle commande alors la création ainsi que l’édification d’un palais sur le modèle florentin du Palazzo Pitti et des jardins Boboli. Transformé en prison à la Révolution, il abrite désormais le Sénat. D’une superficie de 24 hectares, son tracé actuel est attribué à Haussmann.

Devant le Sénat s’étend le jardin à la française, ses magnifiques parterres de fleurs, sa célèbre pièce d’eau sur laquelle voguent ses non moins célèbres bateaux à voiles. Nous abordons le jardin à l’anglaise et ses arbres remarquables, séquoias, cèdres du Liban et quelques marronniers centenaires. Non loin de là, le verger du couvent des Chartreux reconnu « verger conservatoire » compte 600 variétés de pommiers, poiriers, dont 200 variétés de fruits des chartreux. Un peu plus loin, l’orangerie abrite pour l’hiver 180 petits arbres en caissons (bigaradiers, palmiers-dattiers, lauriers roses, grenadiers). Quant aux serres, elles abritent une des plus belles collections au monde d’orchidées. Recrutés sur concours, trente jardiniers veillent à l’entretien de ce jardin selon les méthodes traditionnelles et écologiques.

Toutes les générations se côtoient au jardin du Luxembourg à commencer par les plus petits qui se retrouvent au Guignol, installé dès 1860. En 1933, les sénateurs pensant ne pas être les meilleurs juges pour le choix d’une compagnie laisseront aux enfants du personnel du Sénat sélectionner le meilleur spectacle. C’est ainsi que Robert Desarthis sera choisi et que son fils encore aujourd’hui dirige le théâtre de marionnettes. Le manège, les balançoires, les promenades en poneys complètent ces activités. La proximité du quartier latin et de Saint-Germain-des-Prés en fait le lieu privilégié des étudiants qui se rassemblent pour pique-niquer et prendre l’apéritif. Les joueurs d’échecs, de pétanque et de tennis cohabitent avec les parisiens en quête de calme pour lire au coin des marronniers. Enfin, le rucher-école créé en 1856 forme des auditeurs désireux de connaître les techniques apicoles. Chaque année 400 kilos de miel sont récoltés.

C’est un véritable patrimoine historique, botanique et culturel qui fait de ce jardin du Luxembourg un lieu unique à Paris.

Par France Bussière – Paris Insolite