Hôtel de Béhague, Ambassade de Roumanie

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Une égérie parisienne de la Belle Epoque : son palais, aujourd’hui l’Ambassade de Roumanie.

A l’invitation de S.Exc. Monsieur Luca Niculescu, ambassadeur de Roumanie, nous avons pu l’espace d’une matinée découvrir ce palais du Paris proustien.

Construit pour Martine de Béhague, héritière d’une fortune considérable, brièvement mariée au Comte de Béarn, ce palais fut le théâtre de la vie sociale la plus cultivée et sophistiquée du début du XXe siècle.
Elle y reçoit peintres, sculpteurs, musiciens, écrivains, elle engage pour bibliothécaire Paul Valéry avec qui elle développa une longue amitié.
Passionnée d’arts plastiques, elle est toujours à la recherche de toiles des plus grands artistes : Watteau, Tiepolo, Fragonard, Titien, des artistes contemporains sont aussi accrochés dans ses salons. Un grand tableau de Boucher se trouve encore dans la salle à manger d’inspiration versaillaise.
Elle sillonne les mers sur son yacht mais porte également son aide aux plus démunis. Pendant la Première guerre mondiale le drapeau de la Croix Rouge flotte sur la demeure. Elle offre des dessins de Léonard de Vinci au Louvre ainsi que le cadre de la Joconde…
Martine de Béhague est également musicienne et organiste. Inconditionnelle de Wagner, elle organise dans son théâtre byzantin, orné de colonnes de porphyre, de mosaïques sur fond d’or, des spectacles pour des centaines d’invités. On y donne Carmen de Bizet, Gabriel Fauré y dirige son Requiem, l’américaine Isadora Duncan y danse, pieds nus et fait sensation.

A la mort de Martine de Béhague en 1939, l’Hôtel de Béhague est acheté par le gouvernement roumain. Il est désormais la résidence de l’Ambassadeur de Roumanie.

Par Nicole Tordjman - Richesses du Patrimoine