Au musée du Louvre : Pharaon des Deux Terres

L’épopée africaine des rois de Napata

Cette exposition met en lumière la courte période de l’histoire égyptienne, la 25ème dynastie, durant laquelle les rois du pays de Kouch (Nubie) ont dominé l’Egypte.


Après avoir été dominés par l’Egypte à laquelle ils payaient un tribut (or, ivoire, bétail, épices) à Memphis ou à Thèbes, les rois du pays de Kouch (au sud de la deuxième cataracte du Nil), conquièrent l’Egypte et unifient, pendant 60 ans, le Royaume des Deux Terres : l’Egypte et le pays de Kouch (713-655 av. J.-C.). La capitale du pays de Kouch se situe à Napata, près de la montagne du Djebel Barkal, au cœur du Soudan actuel. L’exposition met en lumière l’épopée que fut la conquête de la vallée du Nil par le roi Pianky. Le royaume de Kouch était imprégné par l’idéologie, l’art et la religion pharaoniques : des objets religieux comme les béliers d’Aménophis sont rapportés pour asseoir la légitimité des rois de Kouch. La triade d’Osokon, magnifique représentation des trois dieux les plus importants de la religion égyptienne (Horus, Isis et Osiris), montre les liens étroits qui unissaient les deux territoires.
Les villes saintes kouchites : Napata, Kawa, Sanam et Djebel Barkal sont évoquées dans le parcours de l’exposition par de beaux objets comme des fragments de sculptures ou le sphinx de Taharqa.
Les Pharaons ne sont pas les seuls à assurer l’ordre sur le territoire égyptien, ils sont secondés à Thèbes par les Divines adoratrices, filles ainées du pharaon qui est responsable du culte d’Amon. L’étui de la divine adoratrice Chepenoupet fait partie des magnifiques objets présents dans cette exposition.
Cette épopée des pharaons de Napata, capitale du pays de Kouch, prend fin avec l’invasion assyrienne venue du Nord : Psammétique Ier puis Psammétique II se lancent dans une conquête de la vallée du Nil, allant jusqu’à saccager les villes saintes kouchites.
L’exposition s’achève avec les statues reconstituées de la cachette de Doukki Gel où les prêtres avaient caché les fragments de statues des rois de Kouch après un raid de Psammétique II. Redécouvertes et restaurées, elles se trouvent aujourd’hui au musée national du Soudan.

L’héritage kouchite est évoqué par l’opéra Aïda dont le livret et les costumes ont été réalisés par le grand égyptologue Mariette à la fin du XIXe siècle.

Par Dauphine de Schonen - Musée du Louvre

Statue de bélier d’Amon protégeant le roi Taharqa – 3e période intermédiaire, 25e dynastie – Ashmolean Museum, University of Oxford
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