Les samedis en province

Une journée à Sarcelles

Nous allions à Sarcelles pour découvrir une des « villes nouvelles » qui ont été un des projets urbanistiques majeurs des années 1950-1970. Reçus très aimablement par le sous-préfet de l’arrondissement, Monsieur Dominique LEPIDI, et le maire de la ville, M. Haddad, la première visite a été pour l’immense complexe sportif Nelson Mandela. Homologué pour l’olympisme, sa piscine servira notamment pour les entraînements des équipes olympiques qui iront disputer leurs compétitions dans la Seine-Saint-Denis voisine. Sarcelles, avec ses 60.000 habitants qui se répartissent en 91 nationalités et 15 communautés organisées a une population nettement plus jeune que le reste de la France (25% a moins de 14 ans, et la moitié moins de 29 ans), et on comprend que les activités sportives, dans ces conditions, soient une préoccupation importante pour la municipalité. La ville elle-même ne se limite pas à la partie moderne autour du « grand ensemble », avec ses trouvailles architecturales dont J-H Labourdette fut le pionnier et qui continuent à s’enrichir (par exemple avec un IUT, une « Maison du Numérique » en construction) : il existe un Sarcelles plus ancien : la petite ville d’avant les années 1950, faite de villas et de pavillons de styles beaucoup plus classiques. Tout existe à Sarcelles, et la municipalité insiste sur le fait que tout y est possible, cherchant à conserver ses espaces ouverts, architecturalement et humainement pour éviter le repli sur soi.
Après un déjeuner lui aussi très multiculturel, dans un restaurant flambant neuf qui propose des entrées, plats et desserts d’origines diverses, l’après-midi a été consacré à la visite du château d’Ecouen qui, après avoir été la maison d’éducation de la Légion d’Honneur (jusqu’en 1962) est devenue quinze ans plus tard le musée national de la Renaissance, abritant des collections dont le retrait du Musée de Cluny à Paris permit d’agrandir les espaces consacrés à l’art médiéval. A Ecouen c’est surtout la tapisserie, la céramique (Bernard Palissy), la verrerie et l’orfèvrerie qui se déploient dans la somptueuse architecture d’une résidence conçue pour les Montmorency, « premiers barons chrétiens ». Une vraie excursion autant dans le temps que dans l’espace, donc.